Au milieu des cerisiers blancs
Sur son cheval
Le prêtre a des ciseaux d'argent
Il a les mains couvertes de papier doré
Et le devant de son visage est décollé
Les grands arbres se dressent, les yeux mouillés
Leurs cheveux comme des tresses
Qui cachent le soleil
Les fleurs sont comme des oreilles,
Et tout homme est pareil
Et chacun se retourne dans son sommeil vers le soleil
Nous
Même si nos membranes fragiles
Nous rendent un peu moins agiles
Ensemble
Nous franchirons les mers
De notre planisphère
Nous prendrons nos mines de fer
Si on nous laisse faire
Si on nous laisse faire
Et l'autel est dressé
Sur ses deux mains, sur ses bras blessés
Regardant vers le nord,
Les mains tendues comme une plante carnivore
Et du plus loin que l'on entend les rires
Déjà morts au sortir de leur bouche de cire
Il faut les laisser faire
Ce ne sont que des mammifères
Dans ce monde de prose
Où tout est mou rien ne tient quand on le pose
Et voici ce que chante le peuple d'Orion
Qui reste seul qui n'a plu
Ni raison ni maison
Nous
Même si nos yeux sont trop clairs
Nous retournerons sur la terre
Ensemble
S'il faut venger nos morts
S'il faut souffrir encore
Nous incinérerons leurs corps
Si on veut de nous encore, encore
Si on veut de nous encore, encore
Nous
Même si nos membranes fragiles
Nous rendent un peu moins agiles
Ensemble
Nous franchirons les mers
De notre planisphère
Reprendrons nos mines de fer
Si on nous laisse faire
Si on nous laisse faire
Dans la chanson française on trouve quelques objets incongrus : des chansons qui durent 7,8, 10, 15 minutes ou plus et qui de ce fait se voient irrémédiablement rejetées par les radios et les autres médias, quelques soient leurs qualités. Les Chansons Fleuves présentées ici sont marquées (démarquées ?) par ce format anormal dans les médias actuels.
La mort d'Orion
Gérard Manset
33 Tours La mort d'Orion
1970
8:06
Auteur : Gérard Manset
Compositeur : Gérard Manset
La mort d'Orion c'est 23 minutes de musique découpée en 5
parties. Le titre éponyme présenté ici constituant la seconde partie, la seule
qui fut entendue à sa sortie par d'autres que les inconditionnels de Manset.
Cet OVNI débarqué en 1970 est devenu culte dans le monde de l'underground
musical français mais n'a été publié en CD qu'en 1996. Ce musicien sans
concession vis à vis du système mais aussi vis à vis de lui même n'avait pas
jugé non plus urgent de le voir ressurgir. Pourtant, c'est encore près de 40
ans après sa création un objet à part, tout en excès mais aussi tout en
trouvailles remarquables. Même si elle ne représente que partiellement le
contenu entier du disque, ces 8 minutes contiennent déjà beaucoup des données
des 18 prochains disques enregistrés depuis La mort d'Orion. Pour terminer,
je ne résiste pas à signaler l'hommage qu'a fait Enki Bilal à ce disque dans
l'album de BD "Crux Universalis" de 1975. Mais j'ai oublié de préciser pour les néophytes : c'est beau comme
du Manset, donc...c'est pas gai.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire