Ainsi s’en va la vie

     Véronique Sanson

     CD Véronique SANSON

1985

                                                     7'15 

 

Auteur : Véronique Sanson

Compositeur : Véronique Sanson 

 

  Ainsi s’en va la vie est tirée du premier disque paru après son retour des USA en 83, après 10 années passé en Amérique  à élever son fils et à s'éloigner de son mari, Stephen Stills. Son  retour sur le sol et sur la scène française, entourée de musiciens français marquera pour elle une transition. Certes, Véronique, c'est toujours la même chanson. Elle est abandonnée, délaissée, désespérée par le temps assassin mais elle sait si bien le faire sentir en musique que c'est toujours émouvant, fort. Cette chanson, un morceau de bravoure épique à la structure changeante et dans lequel Véronique Sanson se raconte, mais pas pour que chacun puisse s’y reconnaître forcément cette fois puisqu’il s’agit véritablement d’évoquer en partie ses propres souvenirs d’enfance, une « enfance oubliée » comme elle le dit dès les premières phrases. « Jamais je n’aurais pu faire plus court ! Je voulais parler musicalement et écrire jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à dire. C’est comme ça que ça marche dans ma tête. La musique m’a inspirée et poussée à parler de moi ». Et cette chanson lui parle tellement qu'en 2018, soit 33 ans après l'avoir créé, elle l'a réintroduite dans son répertoire. Cet album qui avait connu un succès mitigé à sa sortie reste incontestablement l'un des préférés de ces fidèles fans, y compris pour ce titre de plus de 7 minutes .   

 


 


 
Parfois, la nuit quand tout se tait
Je fais des rêves bizarres
Dans l'ombre grise, mal réveillée
Je chasse les démons noirs
Et je pense aux souvenirs
D'une enfance oubliée
Où tous les rires, tous les sourires
Coulaient comme du lait
C'est bon, c'est toujours bon
C'est toujours aussi fort
La vérité d'un souvenir
C'est qu'il existe encore
J'ai oublié mes audaces
Mais mon cœur se rappelle
La belle confiance déjà tenace
Que m'inspirait un ciel si lourd
Si lourd
Je me souviens d'un vieux bonhomme
Qu'on appelait Plum-Patte
Qui savait voir dans l'avenir
Nos vies futures et nos désirs
Il est mort sans rien nous dire
On était bien contents
J'ai pas voulu savoir d'avance
Le destin qui m'attend
Ainsi s'en va la vie
Dans l'air du temps
Comme par magie
Tout paraît évident
Tout vous semble important
Et le silence dans nos mémoires
Se brise et disparaît
Faisant place à un miroir
Que nul ne voudrait voir en vrai
Où personne n'oserait se voir
De peur d'être fané
La lâcheté de cette histoire
C'est que tout le monde le sait
Ainsi s'en va la vie
Dans l'air du temps
Et la folie dérive doucement
Vers un monde évanoui
Petite, va chercher le pain
Surtout, ne t'arrête pas en chemin
Rentre avant la nuit
Va chercher le vin
Non, pas chez celui-là, chez l'autre, tu sais bien
L'école, c'est très bien
Il faut avoir un bagage en main
Il y a toujours un espoir
Et ta mère et moi, pensons l'avoir pour toi
Ainsi s'en va la vie
Dans l'air du temps
Ainsi se rit la vie
Je m' demande si j'ai raison
Ou si la folie
Est entrée dans ma maison
Comme une litanie
J' voudrais pas qu'elle vienne maintenant
Si elle vient vraiment
Solitude à bon marché
Faudrait pas rêver
Après tout, c'est en nous que l'amour est né
Et c'est en nous qu'il dort
Il nous a tous hypnotisés
Et c'est nous qu'il mord
Avec douceur, avec colère
Il nous fait faire en l'air
Tout un tas d' tours imaginaires
Comme un acrobate
C'est pas marrant d'être acrobate
Quand on sait pas voler
C'est plus facile d'être automate
Qui peut pas penser
Qu'on peut casser en mille morceaux
Et puis tout balayer
Jeter le tout dans l' caniveau
Et tout recommencer
Ainsi s'en va la vie
Ainsi s'en va le temps
Et la folie
Dérive doucement
Ainsi s'en va la vie
Ainsi s'en va le temps
 
 
 
 

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