L'homme de l'an passé


 
Graeme Allwright
 33T Chante Léonard Cohen
 1973
 7:15
 
 

Auteur : Léonard Cohen (V.O.) Graeme Allwright ( V.F.)

Compositeur : Léonard Cohen

 
Par l'entremise de cette chanson L'homme de l'an passé c'est un hommage à 2 grands hommes qui se dessine. D'abord Graeme Allwright bien sûr dont le talent vagabond n'est pas à démontrer mais aussi à Léonard Cohen, l'auteur des textes originaux de ce disque. Ses étranges chansons débarquèrent en France à la fin des années 60. Le sens des mots en langue anglaise de ce poète canadien m'a toujours échappé mais sa voix, son ton et ses douces mélodies amères étaient suffisants pour plaire. Et puis Graeme, le plus français des néo-zélandais, a sorti ce disque remarquable dans lequel il reprend notamment Suzanne et L'étranger ( Stranger song), mes 2 chansons préférées de Cohen, avec des paroles françaises que ses supporters anglophones ont aussi applaudis. Ici, c'est de l'adaptation de "Last year's man" dont on parle, une chanson plus obscure dans sa version française en tout cas. Le sens n'en est pas évident mais j'en aime surtout le ton et cette phrase qui revient dans le premier et le dernier couplet: Et le ciel est comme un peau pour un tambour que je ne peux plus réparer / Et toute la pluie tombe sur l'œuvre / De l'Homme de l'An Passé. Graeme Allwright, le plus humain de nos chanteurs, un grand talent qui a choisi de rester à l'écart des systèmes.
 

 

La pluie tombe sur l'homme de l'an passé

Il y a une guimbarde sur la table, un crayon dans sa main
Et les coins de sa feuille ont roulé vers ses doigts
Les pointes des punaises jettent des ombres sur le bois
Et le ciel est comme une peau pour
Un tambour que je ne veux plus réparer
Et toute la pluie tombe sur l'œuvre de l'homme de l'an passé
 
J'ai rencontré une femme jouant avec ses soldats dans le noir
Il fallait qu'elle dise qu'elle s'appelait Jeanne d'Arc
Je suis resté un moment dans cette grande armée
Je te remercie, Jeanne, de m'avoir si bien traité
Bien que je porte l'uniforme, je n'étais pas né pour cette vie
À tes côtés, tous ces hommes blessés, bonne nuit, amie, bonne nuit
 
J'ai assisté à un mariage que de vieilles familles avaient préparé
Bethléem était l'époux, Babylone la mariée
Grande Babylone elle était nue, tremblant pour ma vie
Bethléem nous enflammait comme un timide à une orgie
Notre chair était comme une voile
Quand nous sommes tombés tous les deux
Il fallait l'écarter pour voir le serpent mordre sa queue
 
Il y a des femmes qui attendent Jésus comme d'autres attendent Caïn
Je reste pendu à mon autel, une hache dans ma main
Et j'emmène celui qui me trouve là où tout a commencé
Quand Jésus était la lune de miel et Caïn l'homme tombé
Et nous lisons dans des bibles reliées de peaux et de sang
Que le désert assemble une dernière fois tous, tous ses enfants
 
La pluie tombe sur l'homme de l'an passé
Une heure s'est écoulée, sa main n'a pas bougé
Mais toute chose arrivera s'il donne le mot, ô mes frères
Les amants s'aimeront, les montagnes toucheront la terre
Mais le ciel est comme une peau pour
Un tambour que je ne veux plus réparer
Et toute la pluie tombe sur l'œuvre de l'homme de l'an passé
 

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