Dans la chanson française on trouve quelques objets incongrus : des chansons qui durent 7,8, 10, 15 minutes ou plus et qui de ce fait se voient irrémédiablement rejetées par les radios et les autres médias, quelques soient leurs qualités.
Les Chansons Fleuves présentées ici sont marquées (démarquées ?) par ce format anormal dans les médias actuels.
Samba Saravah
Pierre Barouh
CD Itchi go itchi e
1998
7:57
Auteur : Vincius de Moraes (V.O) Pierre Barouh ( V.F.)
Compositeur : Baden Powell
Pierre
"chabadabada" Barouh lancépar Claude Lelouch ans un univers de paillettes, celui du cinéma, aura
vite fait de s'en éloigner. C'est le succès de la chanson Un homme et une
femme qui lui aura pourtant permis de créer un label de disque hors norme
où défilèrent bien des pointures de la chanson françaiseà un moment opportun de leurs carrières (
Higelin, Caussimon, Maurane, Brigitte Fontaine & Areski, D. McNeil...) :
les disques Saravah. Et c'est à cette autre chanson Samba Saravah que l'on doit le titre ce cette aventure fabuleuse. Ce qu'on sait moins, sauf
pour ceux qui connaissent le film, c'est que cette chanson est aussi extraite du
film "Un homme et une femme". Réalisé en 1966, la chanson est en fait
la version française de Samba de Bençao du poète Vinicius de Moraes
et de Baden Powell,son ami musicien
qui l'accompagne sur la version française de 66. Ce qui est amusant c'est que
dans l'original de Vincius, les paroles rendent hommage aux musiciens
brésiliens. Barouh l'a adapté dans l'esprit en y citant ses propres références
dont Moraes lui même, et que la version de 1998présentée ici en est une seconde mouture, plus nostalgique, mais
au moins aussi sympathique.Ce fou de
samba dont le label Saravah avait pour devise : « Il y a des années où l'on a
envie de ne rien faire " est aussi l'auteur de chansons
"réglementaires" superbes dont La bicyclette chantée par
Montand et Les ronds dans l'eau que Françoise Hardy a fait
connaitre.
Être heureux, c'est plus ou moins ce qu'on cherche
J'aime rire, chanter et je n'empêche Pas les gens qui sont bien d'être joyeux
Pourtant s'il est une samba sans tristesse C'est un vin qui ne donne pas l'ivresse Un vin qui ne donne pas l'ivresse, non
Ce n'est pas la samba que je veux
Faire une Samba sans tristesse c'est aimer une femme qui ne
serait que belle. Ce sont les propres paroles de Vinicius de Moraes,
poète et diplomate, auteur de cette chanson et comme il le
disait lui-même le blanc le plus noir du Brésil, comme il le disait
car Vinicius nous a quitté il y a quelques années de ça, il y a 10 -
12 ans je n'sais plus ( 18 ans Pierre ! ) 18 ans ! En fait, en fait c'est
d'autant moins important que Vinicius a parfaitement vécu ce qu'il
avait à vivre d'ailleurs, dans cette chanson il disait que la vie
c'est l'art des rencontres il ,a été on ne peut plus cohérent par
rapport à sa propre pensée, il a été marié huit fois, et d'aussi loin
que je me souvienne et je l'ai rencontré il y plus de trente ans, je
l'ai toujours vu se taper tranquillement ses deux bouteilles de whisky
tous les jours. Moi qui suis peut-être, je dis bien peut-être le
français le plus brésilien de France, j'aimerais vous parler de mon
amour de la Samba comme un amoureux qui n'osant pas parler à celle
qu'il aime, en parlerait à tous ceux qu'il rencontre ,
J'en connais que la chanson incommode D'autres pour qui ce n'est rien qu'une mode D'autres qui en profitent sans l'aimer Moi je l'aime et j'ai parcouru le monde
En cherchant ses racines vagabondes Aujourd'hui pour trouver les plus profondes C'est la samba-chanson qu'il faut chanter
João Gilberto, Carlos Lyra, Dorival Caymmi, Antonio Carlos Jobim,
Vinicius de Moraes, Baden, Baden le petit frère Baden Powell,qui a fait la musique de cette chanson et de tellement
d'autres, vous avez mon salut : Saravah Souvent, le soir je
voudrais boire jusqu'à l'ivresse pour mieux délirer sur tous ceux
que grâce à vous j'ai découvert et qui ont fait de la Samba ce
qu'elle est : Ce soir je voudrais boire jusqu'à l'ivresse pour
mieux délirer sur tous ceux que grâce à vous j'ai découvert et qui
ont fait de la samba ce qu'elle est :
Pixinginha, qui aurait eu 100 ans l'année dernière, Noel
Rosa,
Silvio Monteiro, Cartola, ,Luis Gonzalia, Dolores Duran : Saravah ! Et les amis qui sont
avec nous ce soir : Sivuca : Saravah, Sivuca qui m'a ouvert
la porte me permettant toutes les découvertes que j'ai
déjà citées. Ca se passait à Lisbonne en 1959, je
n'sait pas si t'étais née ? Mario le patron, Mario qui m'a ouvert la
porte ici ce soir, Juan : Saravah ! Jeanne, Saravah Jeanne !
Liam : Saravah !, Héléna Saravah ! Ah Suzanna est là: Saravah !
Alessandro, Gérard...Saravah Silvano : Tu vois je t'avais dit
qu'un jour on se retrouverait ensemble ici à Rio.
Tous ceux-là qui font qu'il est un mot que plus jamais
je ne pourrai prononcer sans frissonner, un mot qui
secoue tout un peuple en le faisant chanter, les mains
levées au ciel : Samba.
On m'a dit qu'elle venait de Bahia Qu'elle doit son rythme et sa poésie à Des siècles de danse et de douleur
Mais quelque soit le sentiment qu'elle exprime Elle est blanche de formes et de rimes Blanche de formes et de rimes Elle est nègre, bien nègre, dans son cœur
Et comment ne pas saluer le grand Chico Buarque de Holland, Caetano Veloso, MiltonNascimento , Maria Bethania,
Edu Lobo, Elis Regina, Chico César, Nana Vasconcelos
Mais quelque soit le sentiment qu'elle exprime Elle est blanche de formes et de rimes Blanche de formes et de rimes Elle est nègre, bien nègre, dans son cœur
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