Les spermatozoïdes

     

  
Ricet Barrier
CD Les spermatozoïdes
1975
07:38
  
  

 Auteur : Bernard Lelou

Compositeur :   Dejean - Ricet Barrier

Quand on parle de chanson atypique, en voici une qui peut incontestablement revendiquer cette adjectif. Tout en gouaille, le terme qui convient par excellence au caractère de Ricet. Mais pas sans charme et plein d’humour bien sûr. Cette chanson Les Spermatozoïdes, on ne peut que la rapprocher du film de Woody Allen « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander » qui date de 1972. L’un des sketches de ce film au titre insensé représentait la course effrénée ds spermatozoïdes pour donner la vie ... le thème exact du texte de cette chanson. Les 300 millions « d’individus » qui concourent au succès de cette chanson, Ricet Barrier semble vraiment en être et c’est cela qui la rend si réussie cette chanson ! Pour être complet il faut dire que si Ricet a travaillé sur le texte et la musique, il a aussi été épaulé par Bernard Lelou pour le texte et par Joseph Dejean pour la musique.Ce fut l’un des plus grand succès de ce bout en train dont la carrière se déroula sur presque 50 années. A signaler que cette chanson comme une vingtaine d’autres de Ricet fut au répertoire des Frères Jacques.

 


 Nous sommes 300 millions massés derrière la porte

Trop serrés pour remuer trop tendus pour penser
Une seule idée en tête la porte la porte la porte
Quand elle s'ouvrira ce sera la ruée
La vraie course à la mort la tuerie sans passion
Un seul gagnera tous les autres mourront
Même pas numérotés seul un instinct nous guide
On nous a baptisés les spermatozoïdes
Le prix de la victoire c'est une fille de joie
Nous sommes 300 millions et un seul l'aura
Elle se fout du vainqueur elle ne choisit même pas
Elle se donne à tout l'monde mais un seul à la fois
Elle attend bien tranquille dans son palais douillet
Le confort y est total les serviteurs discrets
Pas de nuit pas de jour pas de bruit que l'amour
L'amour l'amour l'amour l'amour l'amour l'amour
Nous bougeons lentement faut pas s'ankyloser
Quand on est d'vant la porte on voudrait s'arrêter
Si elle s'ouvrait maint'nant je serais bien placé
Mais non les autres poussent ça y est j'l'ai dépassée
Et la ronde continue la ronde des prisonniers
Mais ce que l'on attend c'n'est pas la liberté
On n'se parle même pas on garde les yeux baissés
On ne regarde pas ceux qu'il faudra tuer
Soudain on s'arrête tous
Plus personne ne pousse
C'est l'instant qu'on attend
Très subtil le chang'ment
On n'voit rien mais on l'sent
Dehors ça bouge lent'ment
On espère on redoute
On n'bouge plus on écoute
Ça y est c'est parti la porte est ouverte c'est la ruée au dehors
Ne pas s'affoler ne pas s'affoler sinon c'est la mort
Pas partir trop vite la distance est longue faut pas s'essouffler
Déjà les premiers ont été massacrés bousculés piétinés
Ce qui s'passe devant c'est pas important du moins pour l'instant
La mort vient dans l'dos le croche-pied vicelard et le piétinement
Le fouet bien en main j'en vois un qui s'rapproche j'l'attends
Il est à ma portée je me retourne vlan d'un coup de fouet je l'descends
Faut être attentif tous les nerfs tendus prévoir le danger
Tous c'qui se passe autour faut en être conscient sentir et frapper
Quand l'un tourne le dos s'il est à portée on lui règle son sort
C'est la règle du jeu la moindre pitié entraîne la mort
Sacré nom de dieu un coup de fouet a sifflé juste derrière mes oreilles
Mais j'dois être cinglé pour philosopher à un moment pareil
Le fouet tournoyant je cavale à mort pour me dégager
L'danger écarté je reprend mon train faut pas s'énerver
Déjà la moitié les trois quarts sont morts ça s'est clairsemé
On court plus lent'ment on piétine des corps on est fatigués
Courir courir courir courir courir courir
Tenir tenir tenir tenir tenir tenir
Ceux qu'ont la rage de vivre il n'y a qu'ceux-là qui tiennent
Maintenant on n'se bat plus oh ce n'est plus la peine
Les mecs tombent un à un morts avant d'toucher l'sol
Exténués épuisés vidés rincés ras-le-bol
C'est bon d'se laisser choir dormir comme les noyés
Mais ceux qui s'laissent tomber c'est pour l'éternité
Soudain je l'aperçois
Il est devant mes yeux
Il est là devant moi
Ce palais merveilleux
J'arrive ma toute belle encore un p'tit effort
Et je plonge dans la vie en sortant de la mort
Mais non je n'suis pas seul deux mecs m'ont précédé
Tellement épuisés qu'ils ne trouvent pas l'entrée
Je leur tombe dessus les écrase les bouscule
Je leur piétine la gueule et j'entre dans l'ovule
Que c'est beau
Que c'est beau
J'entre dans un paradis
Elle est là cette garce de vie
Pendant neuf mois entre elle et moi
Ce s'ra l'éden le nirvana
Je suis l'vainqueur des 300 millions
Je sors du néant j'ai un nom
C'est merveilleux l'existence
Ça commence par des vacances
Que c'est beau
Que c'est beau
Je vais les jouir à plein ces neuf mois sans problème
Tranquille baignant dans l'huile sans amour et sans haine
Sans froidure ni chaleur surtout sans société
Parce que les autres les vaches ils m'attendent à l'entrée
Tous les autres vainqueurs ceux qui sont d'jà dehors
Ils m'attendent pour se battre pour voir qui s'ra l'plus fort
Mouais quand je sortirai il n'y aura plus d'vacances
Pendant soixante-dix ans la bagarre recommence
C'est la vie
C'est la vie
C'est la vie
C'est la vie
C'est la vie
C'est la vie

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