Rentre chez toi

Francis Lalanne   

CD Rentre chez toi 

1979

                               7:48

 Auteur : Francis Lalanne

Compositeur : Francis Lalanne

 En 1979 est apparu un auteur compositeur interprète qui n'allait pas laissé indifférent le monde de la chanson. Francis Lalanne débarquait,bandana rouge dans ses longs cheveux de jais, mais surtout une langue riche, une voix entre douceur et écorchure vive, une fougue communicative. En un mot : un personnage. Jean-Louis Foulquier le prenait sous son aile, passant à tour de bras sur les ondes de France Inter ce Rentre chez toi qui débutait l'album, mais aussi d'autres perles : J'ai 20 ans, La maison du bonheur, Marteau-piqueur et quelques autres pas loin de les valoir. Pour les uns, un nouveau Brel ?! Pour les autres un pleurnichard véhément !? J'étais dans le premier camp et 30 ans plus tard je ne le regrette pas, même si les disques qui allaient suivre celui-ci n'allaient pas se maintenir à ce niveau. Ici, la rengaine est prenante, haletante bien que sobre. Les foules de jeunes allaient le suivre et ce n'est pas les 7'48 que dure cette chanson qui allaient les déranger, eux qui en prenaient pour 3, 4, 5 heures ou plus lors des concerts de Francis Lalanne, dans les années 80. Un oiseau rare, un amoureux de Léo. Ces ailes de géant l'auraient-elles empêchées de marcher ? 


 


  
Avec tes badges et tes photos
Tu sors de l'école en vitesse
Tu rentres chez toi sans dire un mot
Et quand tu pars c'est le feu aux fesses
Qu'est-ce que tu as
Tu sais les endroits où je vais
Et tu m'y attends tous les soirs
T'as toujours quelque chose à faire signer
T'as toujours quelque chose à me faire voir
Qu'est-ce que tu as
Et quand le concert est fini
Tu viens t'asseoir devant ma loge
Et t'attends que je sois sorti
T'es là et personne te déloge
Qu'est-ce que tu as
Qu'est-ce que tu veux, qu'est-ce que tu as
Qu'est-ce que tu fous devant ma porte
Et qu'est-ce que tu attends de moi
Qu'est-ce que tu veux que je t'apporte
L'amour, mais l'amour c'est pas ça
L'amour c'est pas comme on t'en cause
Comme on te montre au cinéma
Tu sais l'amour c'est autre chose
Qu'est-ce que tu crois
J'suis qu'un travailleur comme tout l'monde
Moi ma boutique c'est les studios
Et tout ce qu'on dit de moi sur les ondes
C'est des bobards pour les journaux
Qu'est-ce que tu crois
Qu'est-ce que tu crois que j'suis dans la vie
J'suis rien qu'un mec comme toi et moi
Aussi lâche que n'importe qui
Aussi bon que n'importe quoi
Qu'est-ce que tu crois

Tu sais la vie c'est difficile
Il faut l'apprendre dans la rue
Va te promener dans la ville
Va mettre ton cœur là où ça pue
Ta vie, tu la perds dans tes rêves
Moitié télé moitié radio
Mais quand la vie te les enlève
T'es comme un marin sans bateau
Rentre chez toi
Tu sais, pour peu qu'on soit sincère
On se sent toujours loin de soi
On est tous perdus sur la terre
On se sent seul où que l'on soit
Rentre chez toi
Tu sais, je remplacerais pas ton père
Regarde-le bien dans ta maison
Quand il est tout contre ta mère
Quand il l'embrasse sur le front
Rentre chez toi
Crois-moi ta place elle n'est pas là
C'est chez toi qu'est ta vraie maison
Moi ma maison c'est les galas
Les hôtels et puis le goudron
Mais oui j'sais bien que tes jolie
T'es jolie comme une fleur qui pousse
Mais j'baise pas mieux que tes petits amis
J'ferais que des rides à ta petite frimousse
Rentre chez toi
T'as 17 ans faut que t'existes
C'est chouette que tu aimes mes chansons
Mais ça sert à rien un artiste
Quand on ne jure que par son nom
Rentre chez toi
Tu sais un jour un mec viendra
Qui t'aimera bien plus fort que moi
Parce que le mec qui t'aimera
C'est celui qui restera avec toi
Et moi j'peux pas
Tu sais, le bonheur c'est que dalle
Il suffit d'un rien quelquefois
Mais on a vite fait d'se faire du mal
Quand on triche avec ces choses-là
Tu sais, l'amour ça s'fait pas en cavale
Il faut s'aimer beaucoup avant
Toutes ces pilules qu'on avale
C'est pas des jouets pour les enfants
Rentre chez toi

Moi, c'que j'voudrais, c'est être l'ami
De tous ceux qu'ont peur et qu'ont froid
Et chanter les mots de leurs cris
J'veux être ta voix, pas être ton roi
Rentre chez toi
Y faut pas mouiller tes jolis yeux
Tu sais dedans mon cœur je t'aime
Parce que l'amour c'est contagieux
Ce soir j'vais écrire un poème
Rien que pour toi
Une chanson pour sécher ta pluie
Une que tes copains sauront pas
Un truc qui fait "va dans la vie"
Un truc qui dit
Rentre chez toi
Rentre chez toi
Rentre chez toi
Rentre chez toi
Rentre chez toi
Rentre chez toi
Rentre chez toi
Rentre chez toi
Rentre chez toi
Rentre chez toi
Rentre chez toi
Rentre chez toi
Rentre chez toi
Rentre chez toi
Rentre chez toi
Rentre chez toi
Rentre chez toi
Rentre chez toi
Rentre chez toi

Chanson fleuve


 
Dick Annegarn
 CD Chansons fleuves
 1990
10:16
 
Auteur : Dick Annegarn
 Compositeur : Dick Annegarn
 
Eh bien oui, c'est cette chanson Chanson fleuve tiré du CD  qui a donné son nom à ce blog. Elle méritait donc d'y figurer ne serait-ce qu'à ce titre. Et puis ensuite, elle est d'Albertus Benedictus Annegarn, plus connu sous le nom de Dick Annegarn. Dick, c'est un cas, une exception, un incontournable. Pour son talent, sa personnalité, sa longévité, sa pureté. Je reste encore sous le coût de son tout premier album Sacré Géranium sorti en 1973. Peut-être LE disque français sorti cette année-là qui restera le plus marquant. Avant de disparaitre pour une grosse décennie il avait déjà commit une première chanson fleuve. Elle s'appelait Ça pue mais je ne lui connait qu'une version live, la dernière chanson enregistrée de sa première époque. Elle ne méritait pas de longues explications pour en comprendre le sens. Le chanteur Christophe l'a reprise dans le splendide CD Le Grand Diner, Tribute à Dick Annegarn. La chanson proposée ici est sortie peu après son retour dans le monde de la scène musicale, après une grosse décennie d'absence délibérée. Les mots sont restés les siens. La musique, on y reconnait "la patte" et les accents du maître dés les premières notes. Ici, après l'apparition de cuivres et de chœurs, elle prend une forme jazzy, jouée par un petit big-band ou rejaillit épisodiquement les étincelles de la guitare de Dick. En fait, si l'on en croit les notes de contributions inscrites sur le disque, c'est Dick qui assure aussi cette rythmique. C'est beau, puissant, même s'il faut sûrement la réécouter quelques fois pour en saisir le sens global. Cette chanson au texte pas très simple, elle parle des Flandres, et des canaux, "On est matelot ou bien marin mais on est beau - Que quand on est bien de par milieu navigable...comme Dick, elle est unique.
 

 
 
 




Pierre qui brûle au soleil terre qui porte le deuil des merveilles, fleuve qui
Brille dans le ciel, montagne qui arrête le temps d'une intempérie, d'une
Intempérie... Chienne qui baille dans l'oseille dont l'âme a franchi le seuil
Du sommeil ce temps serait un temps pour amants s'il n'y avait pas eu tant
D'intempéries tant d'intempéries

Bien que là-haut sur le plateau
Je vais à vau-l'eau la vallée je regagne
J'ai beau être loin sur le chemin
J'ai beau être beau je vais d'où je viens
Feu au milieu d'îles de feu... j'en veux si peu que c'en est difficile
Riche est le pauvre de ses pieds une biche ne pourrait sauter plus léger

Je me sens lourd en cette circonstance
Je me sens sourd à l'appel des vacances
Je me sens riche de toutes sortes de misères
Et me sens chiche de mener bien des galères
C'était dans les Flandres une grande famille
J'y suis allé m'y rendre vendre mes habitudes
De souche nomade pas de no man's land
Ils vivaient de bravade pas de contrebande...
Elle a été rivetée à Baasrode au chantier
Et étourdie elle a été baptisée
Elle a été couverte dès son plus jeune âge
Par l'eau de la mer et par les bittes d'amarrage
Ce n'est pas l'eau qui nous relie c'est le halo
De l'hallali de par milieu reconnaissable

On est matelot ou bien marin mais on est beau
Que quand on est bien de par milieu navigable...

Elle a connu sa toute première guerre de derrière les fagots
Avec les marinières et avec les matelots
De Douai à Béthune de Dunkerque à l'estuaire de l'Escaut
Elle a vu digues et dunes de par toutes sortes de hautes eaux
Oser franchir la mer au niveau de la Manche
C'est du pur délire donné aux barges du port d'Avranches
Toutes ses soeurs ont eu la poupe coupée
Pour transporter les armes des forces armées
Ce n'est pas l'eau qui nous relie c'est le halo de l'hallali de par milieu
Reconnaissable

On est matelot ou bien marin mais on est beau
Que quand on est bien de par milieu navigable...

De blé et du sable, de gré et du charbon
Par voie navigable et ça en toute saison
Moult marées se sont depuis lors écoulées
Moult marées et moult raz de marées
Ainsi navigue mon bateau
Entre les rives sur les canaux
Ce n'est pas vraiment, vraiment mon bateau
J'y suis monté en tant que matelot

Au-delà du délire


 
Ange
 
CD Au-delà du délire
 1974
                              8:52
 
 
 Auteur /Compositeur : C. Décamps, J.M. Brézovar
 
 Ici, je pique l'essentiel au site Progtheater qui a si bien décrit le disque Au-delà du délire et la chanson : L’album se termine sur la plus longue Au-Delà Du Délire et ses 9 minutes, avec toujours cette ambiance médiévale (Percussions, gammes…) et cette succession de personnages interprétés brillamment par Christian Décamps et un titre qui prend donc le temps de se développer pour aboutir à un final instrumental de très bonne facture avec Jean-Michel Brézovar qui nous livre un solo de guitare de très grande classe. Au-Delà Du Délire est un disque majeur dans la musique progressive française, aussi restreinte soit-elle, qu’il ne faudrait pas ignorer pensant qu’il ne s’agit que d’une pâle copie ratée de ce qui se faisait de l’autre côté de la Manche. Ange est un grand groupe, français, qui nous invite à aller au-delà du délire et à ainsi découvrir autre chose…
Tout ce que je trouve à ajouter c'est que ce bijou, c'est pour moi LA chanson du rock progressif français, la plus aboutie. Ange, tout comme ses compères anglo-saxon du rock progressif était (est encore) un habitué de ces chansons fleuves. Captain Coeur de miel ou Le cimetière des arlequins étant 2 autres exemples fameux. Mais, celle-là c'est à mon humble avis un sommet. Un must ! 
 

 


 


{Grimaud le Loup:}
Je suis Grimaud le Loup!
Je suis Grimaud le Fou!
Vis depuis deux mille ans
Aux crochets du néant!

{Bernard l’Hermite:}
Je suis Bernard l’Hermite!
Petit fils d’Aphrodite!
Cortège d’algues marines
Pénètrent mes clarines!

{Flo l’Écureuil:}
Je suis Flo l’Écureuil!
Noisettes que je cueille
Iront égratigner
Les semailles oubliées!

{Godevin:}
Au-delà de mon délire s’en vient l’aurore
Des matins bleus
Aux écureuils immaculés
Qui donnent festin dans mes cheveux!
Au-delà de mon sourire éclate une huitre
Gonflée de perles
Fixant mon jardin à l’Eden
Par son collier miraculeux!
Au-delà de mes soupirs, je n’entends plus
Le vent du Nord
Mimant à l’envers du décor
Les marionnettes de mes aïeux!
Au-delà de mon délire
J’irai bouffer la terre nouvelle,
J’irai gifler mes ancêtres
Pour que vestiges ne repoussent plus!

Je suis Maître Godevin!
Le dernier des humains!
Premier Noé sans eaux,
Le roi des animaux!

Le Général De Gaulle dans la 5éme dimension

   

Arthur H

CD Bachibouzouk  

 1992 

                                                           13:46 

 Auteur : Arthur H.

Compositeur : John Handelsman

 

 C'est difficile de mettre ce morceau extrait de Bachibouzouk, maist ça serait aussi injuste d'oublier ce morceau allumé : Le Général De Gaulle dans la 5éme dimension . Rien qu'en lisant le titre on sait qu'on va atteindre un sommet du farfelu ou du mauvais goût, selon ses sensibilités. A ne pas mettre entre des oreilles de gaulliste de la première heure....C'est une histoire abracadabrante comptée par Arthur de sa grosse voix à la laryngite permanente, aux rythmes des cuivres et des sonorités cubaines. Mais le bouquet de la farce, c'est quand il se met à imiter le général... Faire le zouave, c'est son truc. 

 



 
Moi Général de Gaulle à Londres je m'ennuie
Je suis plein de brumes et de frimas
Il me manque une brune
Qui remplisse de rires et de soupirs mon à lit
A Londres, moi Général de Gaulle, j'envie Jack l'éventreur, qui lui s'amusa
Plein de femmes, de sang et de joie
Mais bon, c'est la vie!
Je ne m'en fais pas, c'est décidé, je pars à Tahiti
Et de Gaulle plonge dans la Tamise

Dans l'eau froide avec volupté il avance
Il passe la Manche, l'Atlantique, Panama, le Pacifique
Où dans la tempête il chevauche quelques baleines folles
En hurlant Vive la France
Et enfin Tahiti!

Il s'échoue, secoue sa grande carcasse
Remet en place ses galons et son képi
Et d'un pas décidé part vers la ville.
Il n'a plus de mémoire
Il a tout oublié il est libre.
Mystérieusement la nuit tombe
Il se dirige vers le quartier chaud
Et entre dans le premier cabaret
Où l'on propose un show international.
Là, des girls polyglottes font leur sale boulot
Et des garçons aux mines louches
Débouchent des magnums de Champagne.

Moi, Général de Gaulle, je suis heureux,
Je m'amuse entouré de call-girls amoureuses
Je claque mon pèze et soupèse les fesses
De quelques danseuses françaises
Qui font leur numéro.
A minuit on l'emmène au premier étage
Où sous les caresses d'une chinoise
Il retrouve enfin ses sens, son corps,
Son sexe et son appétit.
Plus tard dans la nuit, De Gaulle est saoul
Perdu dans ses pensées il se rappelle ce rêve
Où il enfonçait un poireau dans la trompe d'une éléphante
Qui barrissait de plaisir alors que lui-même hurlant des obscénités,
De sa main libre lançait des régimes de bananes sur l'armée française.
Mais mais quelque chose de très doux le frôle
Et le sort de sa somnolence.
Il se retourne et c'est le choc
Une explosion atomique
Une désintégration sensuelle
Yvonne, Yvonne est là devant lui
Chaude et animale
Féline, merveilleusement féminine.
Leurs regards se croisent et déjà il n'y a plus rien à dire.
Il se lève pourtant et lui offre une cigarette
Il tremble, il lui allume la cigarette
Et l'invite à danser.
Les musiciens jouent une valse lente et fausse
De Gaulle danse mal et son grand corps
Dégingandé écrase les pieds d'Yvonne.
Main dans la main ils vont sur la terrasse
La nuit est belle et chaude.
En bas dans la baie on aperçoit quelques dauphins, quelques baleines
Qui s'ébrouent joyeusement au clair de lune
Il les montre du doigt avec un grand rire bête.
Ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha!
Ils se murmurent des mots d'amour
Et leurs lèvres se frôlent sans se toucher
Extase de la nuit, frisson de toujours
La musique est plus lente et plus pénétrante
Ils défaillent, oui, c'est la mélodie du bonheur
C'est la chanson de l'amour
Soudain, tel un chien d'arrêt De Gaulle se raidit.
Ses oreilles se dressent
Ses narines frémissent, car elles sentent le danger.
Dans la nuit, un bruit mécanique
Et c'est Goebbels entouré de ses valets diaboliques qui apparaît.
Les nazis sont là! la fuerie, la tuerie!
Le sang gicle, les têtes tombent
Les femmes hurlent des malédictions
Mais le général de Gaulle a le sens du devoir
Il repousse avec tendresse Yvonne
Et il rue dans les brancards.
Il monte sur le podium, arrache le micro
Du chanteur agonisant et tout d'un coup, oui tout d'un coup, tout d'un coup
Sa belle voix profonde résonne dans le dancing
Appel aux Français

Le 18 juin 1940
"Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays.

Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France.
Cette guerre est une guerre mondiale.
Tous les retards, toutes les fautes, toutes les souffrances
N'empêchent pas qu'il y a dans l'univers
Tous les moyens pour écraser un jour nos ennemis.
Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique
Nous pourrons vaincre dans l'avenir
Par une force mécanique supérieure.
Le destin du monde est là.
Moi, Général De Gaulle, actuellement à Londres,
J'invite les officiers et les soldats français
Qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver
Avec leurs armes ou sans leurs armes
J'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement
Qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver
À se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre
Et ne s'éteindra pas.
Demain, comme aujourd'hui je parlerai à la radio de Londres"

Alors comme par enchantement les nazis disparaissent
Comme de fantômes ils s'évanouissent
Et retournent au néant d'où ils viennent
C'est de la magie pure.
Dans le cabaret c'est le silence
Puis on entend un rire,
Alors le Général de Gaulle exulte,
Il hurle "Vive l'univers, vive le whisky
Vive le mystère, vive la vie
Et vive moi!
Ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha!"
Sa belle tête est auréolée de lumière
L'orchestre joue une marche joyeuse et funèbre
Yvonne s'approche et lui offre un baiser
La fête reprend, tout le monde est saoul
De Gaulle, qui a les yeux fous, porte un toast

"Moi, général de Gaulle, je peux dire
Que la vie c'est du gâteau
J'ai mangé ma part, c'était bon et chaud
Maintenant il est trop tard, adieu et merci".

Et sa grande silhouette s'enfonce dans le noir
Yvonne n'a plus d'espoir, elle pleure comme une petit fille
L'histoire dit que le Général finit sa vie en Chine
Où avec un vieux chinois il monta une fumerie d'opium
Il vécut très vieux, très heureux
Et, dans les vapeurs de la drogue,
Ses derniers mots furent:
"Mais le dernier mot est-il dit?
L'espérance doit-elle disparaître?
La défaite est-elle définitive?

Non!"